Le Sieur Charles Pianca, de passage en cette ville, aura l’honneur d’exposer au public une fameuse machine pyrique d’une invention toute nouvelle, construite d’après les savantes découvertes de l’académie impériale de Paris, et déjà très avantageusement connue dans presque toutes les grandes villes d’Europe. Cette machine, par le moyen méchanico-optique de la réunion et de la réfrangibilité de la Lumière, et par la force centrifuge et centripète, représentera plusieurs tableaux magnifiques et des points de vue vraiment dignes d’admiration. Ces tableaux exécutés sur le Taffeta percé à jour de la manière la plus ingénieuse, seront mis en mouvement par le moyen d’un feu phosphorique qui, en les rendant très brillants, produiront un jeu continuel de couleurs toujours changeantes, ce qui, faisant parfaitement illusion à l’œil du spectateur, il lui retracera les broderies les plus surprenantes de la Perse et de l’Orient.
Pour rendre ce divertissement encore plus agréable, ces mêmes tableaux seront aussi vus à travers d’une machine chinoise qui, agissant d’une manière opposée, et par contraste de lumière, les représentera en feu, et tous étincelans de mille pierreries [...] ».