Suite à la demande deu Sieur Girod, cafetier rue Sommeiller N°17, d'établir dans son café-restaurant un théâtre Guignol, j'ai l'honneur de vous informer de ce qui suit : Le café-restaurant du sieur girod qui pourrait se contenter de la clientèle du voisinage et des voyageurs, recueille souvent dans ses chambres des femmes de mauvaises vie qui y font leur métier. Je le sais par la rumeur publique et par le'aveu que la nommée Flavie m'a fait. Dernièrement qu'une femme qui avait attiré mon attention par sa toilette tapageuse dite la Rumilienne, était logée chez Girod. D'un autre côté, on voit souvent à ses fenêtres des femmes en corsage rouge qui attirent l'attention des passants. Girod passe aussi pour conserver la nuit dans son établissement des buveurs qu'il a la facilité de faire évacuer par les nombreuses issues. Un théâtre Guignol est loin d'avoir un répertoire de pièces morales. Le commissaire et les gendarmes que l'on rosse sont jetés en pâture à un public très friand de ces éxécutions. Jusqu'à présent la police a été assez respectée dans la ville d'Annecy. Je ne sais jusqu'à quel point des représentations Guignol peuvent nuire à sa considération.... Je viens d'apprendre que le dit Girod a été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon, le 28 janvier 1863 à trois mois de prison et cinquante francs d'amende pour excitation à la débauche...